Raphaël Bourelly

le 10/10/2011 par victor

Raphaël Bourelly
© Audrey Leignel

Raphaël Bourelly est un jeune photographe qui vit et travaille à Paris.

Sensible à l’urbanisme et à ses échecs, sa série Un monde parfait et celle que je présenterai ci-après me touchent particulièrement. Un monde parfait montre ces nouveaux quartiers de villas, avec leur joli gazon anglais cerné de sympathiques murs, leurs magnifiques colonnades, leurs audacieux remblais, leurs places de parque fraichement cimentées… Oui, ces villas qui vendent du rêve, œuvres d’architectes qui mangent des urbanistes au petit déjeuner, exemples de mauvais goût et matérialisation la plus volumineuse d’une société où l’ont choisi la maison de ses rêves dans un distributeur Selecta.

La préservation du patrimoine a beau avoir fait d’énormes progrès ces 30 dernières années et les bureaux étatiques y étant dévoués avoir désormais les moyens d’empêcher la destruction d’un bâtiment protégé, la transformation en parking d’un édifice historique, la construction d’une horrible véranda dans l’habitat d’une ferme du 17e, elle n’est hélas pas en mesure de préserver nos villages du mauvais goût de certains architectes et de leurs clients.

Mais la série que je voudrais montrer n’a pas grand rapport avec le présent coup de gueule ni avec la série dont je parlais, si ce n’est l’ironie et la qualité des images. Intitulée L’autoroute du soleil, voici ce que l’auteur a à en dire :

« La brume s’immisce; lentement, elle enveloppe le paysage.

Le temps s’est arrêté.

La brume ne cache pas, elle révèle ici la présence fugace de l’être humain dans un espace de transition.
Les abords de l’autoroute du soleil sont comme des limbes où la vie semble à la fois absente et prisonnière; elle est comme sa propre ombre.

Ces lieux, crées pour accueillir le passage, ne supportent pas l’existence. »

Toutes les photos Copyright 2011 Raphael Bourelly, reproduites ici avec son aimable autorisation.

Je vous invite à visiter son site internet : www.raphaelbourelly.com, et si vous en voulez encore, son blog et sa page flickr.

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Un commentaire

  1. lorrain dit :

    J’aime son ironie, en effet! Ce sens de l’inesthetique ou cette esthetique du laid… En confrontation avec l’ideal de la villa ou du chemin des vacances sur la Cote d’Azur… Certaines photos sont carrement hilarantes!

    Sinon, pour la beaute de l’image, mes preferees se trouvent dans la serie « Charleroi », particulierement la deuxieme et la huitieme (la chaussure).