le 11/10/2011 par benoît
Airplane! se vend comme une des comédies américaines les plus drôles qui soit. C’est le cas, le film a des moments à se pisser dessus, mais « drôle » est une affiche un peu terne qui ne dit pas vraiment combien ce film est déluré.
L’ouverture d’Airplane! m’en a rappelé une autre par Douglas Adams. Y-a-t-il quelque chose de plus comiquement sérieux et donc de plus idéal qu’un aéroport pour se moquer des gens? La scène ne dure qu’un petit lustre mais elle suffit à rendre évidente d’abord le procédé comique du film, à savoir un gag toutes les dix secondes, et ensuite à introduire l’intrigue que le film laissera tomber environ dix minutes plus tard. A vrai dire, le film est tant dénué de structure narrative qu’il ne peut se résumer lui-même qu’à une plaisanterie, en l’occurence faire atterrir un avion à Chicago suite au problème « technique » qui survient rapidement. Du même coup, le titre « Airplane! » a quelque chose du club des tautologies, l’histoire n’étant au final que celle de l’avion.
En fait si, il y a un brin d’histoire, je veux dire une autre plaisanterie filée, quelque part dans la satire. Le héros, Ted Striker (hem, ce nom) est un rescapé de la guerre traumatisé, ce qui l’a mené à développer un problème avec la boisson (dans un sens littéral fort stupide que je vous laisse découvrir). Il s’est fait planté par sa copine hôtesse de l’air, Elaine Dickinson (… … …) et tous les deux se trouvent à bord du vol pour Chicago. Sauront-ils se réconcilier? Le reste est une succession de sketchs et de gags enfilés les uns après les autres, la plupart étant incroyablement stupides et n’étant justifiés que par la plus grand stupidité des suivants. Et l’adresse que le film met en oeuvre dans ce mode opératoire est inversement proportionnelle à l’adresse qu’il consacre à tout le reste, ce qui par ailleurs n’a rien de déplaisant. Il serait pourtant inexact de dire que le film dégénère allégrement dans le n’importe quoi, déjà parce qu’il n’est pas clair que le point de départ ait la moindre normalité et aussi parce que le n’importe quoi est le but avoué du film et qu’il en fait tout un art. Si le film est définitivement à côté de la plaque, d’ailleurs d’autant plus parce qu’il provient d’une période datée, avec un peu du charme d’une série B, dans son genre il se montre très focalisé, très inventif et constamment surprenant dans l’humour.
La totalité des acteurs provient d’autres horizons que celui de la comédie, ce qui participe sans doute à créer l’effet de décalage. Leurs figures placides en hommage aux héros des seventies (apparemment le film fait référence à nombre d’autres) tranchent avec un script totalement excentrique qui ne s’impose aucune retenue. Pour cause, le film s’avérera pour certains sans doute fatiguant, abrutissant et dépassant quelques bornes de trop. Ce n’est pas de chance pour vous, en même temps vous le saurez vite. Pour ceux pile dans la cible de l’humour du film, plus ou moins chaque scène et chaque personnage est mémorable et classe, en plus d’être extrêmement drôlesque. Pour une petite heure et demie, ce classique constitue une belle tranche de plaisanterie.
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Durée : 01:28:00
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