le 28/11/2012 par lorrain
Voici un titre qui a comme un arrière-goût de déjà vu sur ce blog (voir Slaughterhouse 5)… Ce qui m’interroge quand-même à propos d’un cercle esthétique un peu restreint. Certes il semble que l’abattoir soit un lieu commun que l’on retrouve dans des formes artistiques aussi diverses que le roman, le slasher, la science-fiction, le noise rock, ou encore dans le dernier projet fric du label d’Eminem. L’abattoir est devenu le symbole d’une violence tantôt alarmante, tantôt valorisée par un romantisme débile genre la mort, c’est cool, ou une attitude de cruauté pastiche qui s’affiche complaisamment comme dans un film de Tarantino, enfin lieu de réflexion sur les valeurs relatives de la vie, l’univers et toutes ces conneries… l’abattoir semble bien, putains de nous, constituer un haut-lieu de notre culture. Et si Slaughterhouse du Ty Segall Band exploite une certaine image bêtement glamour de la mort, ce morceau de romantisme convenu aux allures rebelles se dilue dans une sauce au goût savamment négligé qu’on appelle volontiers garage punk (merci du faux pléonasme…) et c’est parti pour le carnaval.
Aussi, on pourrait s’abstenir de baliser l’imagerie qui l’accompagne et se contenter d’apprécier ce que le son du Ty Segall Band a de brutal et de festif. Après une minute de larsen noisy en guise d’intro, les distos sourdes et murales des riffs de « Death » commencent à donner le ton. La voix résonne en appels tantôt aériens, tantôt en hurlements d’outre-tombe. Sur « I Bought My Eyes », la batteuse envoie des break qui poussent en avant chaque huitième mesure, avec cette efficacité je-m’en-foutiste qui assied le côté punk. En plus du son, la compo est léchée. Dans des morceaux comme « The Tongue » ou « Wave Goodbye » l’alternance habile entre les passages instrumentaux et chantés, la frite et le diététique, font qu’une structure efficace respire d’un air d’anarchie contrôlée… Ecoutez plutôt:
Slaughterhouse, ça a donc ce côté carnavalesque qui joue d’une esthétique macabre mais qui donne envie de danser et de se marrer, particulièrement quand un connard hurle « That’s the Bag I’m In » :
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