Critique du film
Leningrad Cowboys Go America (1989)

le 04/08/2013 par lorrain

A vous amateurs de bêtise, c’est un must!

Une bande de pécores de “quelque part dans la toundra” se dégèlant régulièrement les doigts sur des violons, accordéons, tubas, et autres mandolines, se font embarquer pour les Etats-Unis par un manager soviétique moderne, mais soviétique. D’abord ils partent en tracteur, et une fois arrivés sur place, faute de moyens ils mangeront des oignons. Seulement ils sont partis pour être des stars, et avec une telle abnégation soviétique et une telle détermination soviétique qu’on croit bien qu’ils y arriveront. Sur un malentendu… Parce que pour jouer aux Etats Unis, ils doivent être un genre de Blues Brothers, un groupe américain qui parle anglais et joue du rock’n’roll ou de la country. Alors ils deviennent un groupe américain, apprenant l’anglais façon SSSR, en une poignée d’heures, dans l’avion, qui joue du rock’n’roll après avoir digéré une encyclopédie. Ils ne vont pas aux Etats Unis, they go America–un vrai devenir. Et la seule chose qu’ils aient déjà, c’est des lunettes de soleil, une banane à la Elvis, mais en pire, des chaussures pointues en plus moche, et un ancêtre qui y est allé mais dont on n’a jamais plus entendu parler…

Cette étrange histoire est signée par le Finnois Aki Kaurismäki en ‘89. Pas étonnant que le film ait des airs de rencontre impossible entre deux mondes qui ne peuvent que mal se comprendre. De quiproquo en quoproqui, Kaurismäki crée un monde dont je verrais volontiers des échos dans la folie de Black Cat White Cat, dans le rythme scénique de Dead Man (Jarmush fait ici une apparition en tant que vendeur de voitures), ou encore dans le voyage initiatique absurde de Finisterrae.

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