Critique de l'album
- Hell Death Samba (2011)

le 15/06/2012 par lorrain

Un gros son de quintette, des voix qui partent d’un côté punky et se font souvent dominer par un synthé, deux guitares et une basse aux gros sons… J.C. Satàn, je crois bien que c’est du rock. Ca nous vient de Bordeaux, ça compte sûrement quelques autochtones en plus des deux Turinoises, et ça rafraîchit. Toute leur zique est disponible en streaming sur leur site.

Sur l’album Hell Death Samba, l’entrée en matière n’est peut-être pas la plus accrocheuse; le premier titre commence par un coeur un peu dur d’écoute, un truc qui sent la Crass, le vieux punk avant-gardiste pas super glamour… Pour moi, l’album devient clairement balloïde dès la troisième track, « Heil Mary », et le niveau ne retombe pas avant le sixième morceau, où un unison bizarre basse voix peine à convaincre. Mais après ce break, « Crystal Snakes » a un mordant qui terrasse d’entrée de jeu! De la pure frite bien grasse rappelant un peu les Belges de l’Experimental Tropic Blues Band qui mériteraient bien plus que cette allusion, mais ça, c’est pour une autre fois.

Niveau du genre, les J.C. auraient presque tendance à nous perdre, entre des morceaux très trash comme « Blasted » où l’on sent l’univers de Tom Waits ou encore du Reverend Beatman, d’autres pistes plus tranquilles, comme ce n°6 (« In the Light »), avec un son de basse presque aussi défretté que Jaco Pastorius, ou encore une certaine ambiance indie-pop-psyché comme dans « Abandon »… dont j’adore le côté, je sais pas, pépère, un peu April March… Mais la dominante est clairement un rock sale et puissant, voire carrément speed: « Crystal Snake » et « Heil Mary » particulièrement ont de la pêche à te faire verser. Sur « Close to Me », en alternance avec le calme d’un vieil arpège rock, les amis balancent un refrain qui ferait pâlir les Rois et les Reines de l’Age de Pierre; avec cette forme contrastée, c’est peut-être le titre qui représente le mieux Hell Death Samba

J.C. Satàn, c’est un relativement petit groupe, assez peu connu pour qu’on puisse le voir avec vingt autres personnes dans l’arrière-salle d’un café, au coeur d’une obscure cité horlogère du nord-ouest de la Suisse, sous la neige d’avril, et avec deux heures de retard parce que le gars qu’organise il pue du cul, mais c’est aussi le genre à te dédommager de tout ça dès le premier morceau avec un vrai cru bordelais qui fait de suite oublier la vinasse et les beauferies gasconnes. En fait ça chie plus qu’on ne croirait dans le sud-ouest.

Niveau gros son, j’ai un faible pour « Unhappy Girl », dont la rythmique rappelle aussi bien Neil Young (qui pourrait bien être à l’origine de ce beat tribal), Nine Inch Nails, Marilyn Manson et Tom Waits (qui l’ont peut-être tous repris), et aussi le final, « Rythm of Sex », qui se balance sur un rythme similaire avant d’attaquer un refrain plânant en nappes vocales, et de finir sur un véritable bordel en pétant tout…

Bref, ils ont la classe et ils ont l’honneur d’être les premiers de cette série Nouvelle Tare, une chronique qui prétendra éviter les Méga-Tares et autres Joey Tare, à paraître chaque quatrième jeudi de la semaine, vers 23h38, comme aujourd’hui… Bon dimanche!

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Un commentaire

  1. olivier olivier dit :

    J’ai un vrai faible pour « Unhappy Girl » et « Rythm of Sex », qui donnent salement envie d’un tequila sel citron au coin d’un bar crasseux.