le 11/09/2011 par victor
« –They’re all the same, but each one is different from every other one.
You’ve got your bright mornings and your dark mornings.
You’ve got your summer light and your autumn light.
You’ve got your weekdays and your weekends.
You’ve got your people in overcoats and galoshes, and you’ve got your people in T-shirts and shorts.
Sometimes the same people, sometimes different ones. And sometimes the different ones become the same, and the same ones disappear. The earth revolves around the sun, and every day the light from the sun hits the earth at a different angle.–Slow down, huh?
–Yeah, that’s what I’d recommend. » ~Auggie, Paul
Smoke, de Wayne Wang (et Paul Auster), d’après Paul Auster.
De la première fois que je l’ai vu, il ne m’en restait qu’un bon souvenir et quelques bribes : les 4’000 photos (ça m’avait beaucoup marqué), l’anecdote de l’avalanche, l’accident évité et surtout la Christmas Story d’Auggie (dont mon souvenir était en noir et blanc…).
Smoke, c’est un peu comme si on avait flanqué Taxi Driver, Finding Forrester et Broken Flowers dans un sac, qu’on avait secoué le tout et qu’on regardait ce qui en sortait. Mais décrire Smoke de la sorte serait réducteur, je ne le fais que pour donner une idée générale, expliquer ce que m’a rappelé ce film 15 ans et beaucoup de recul après le premier visionnage auquel j’ai eu droit. Et puis comment ne pas penser au taxi manhattanien de De Niro, à l’écrivain fantôme du Bronx de Van Sant et comment ne pas évoquer la quête de Bill Murray et carrément retrouver Jim Jarmusch dans ce Brooklyn imprégné de Tom Waits ?
Smoke (1995), avec Harvey Keitel, William Hurt, Harold Perrineau, Forest Whitaker, Stockard Channing.
Smoke, c’est une histoire qui tourne autour de trois personnages : Auggie (Keitel), le propriétaire d’un minuscule tabac de Brooklyn, Paul (Hurt), un relativement célèbre écrivain en panne d’inspiration et fidèle client d’Auggie, et le jeune Rashid (Perrineau), qui fuit son quartier. À ces trois s’ajoutent Cyrus Cole (Whitaker), qui a fui sa famille, et Ruby (Channing), qui pourrait vouloir réunir la sienne.
Le film est construit en cinq tableaux : Paul, Rashid, Ruby, Cyrus, Auggie. Mais même sans avoir donné de synopsys à proprement parler, m’étendre plus sur le scénario de ce film serait dommage : je crois en avoir déjà trop dit.
« –Look I’m telling you, there’s gonna be another war. Those slobs in the Pentagon’ll be out of job unless they find a new enemy.
They got this Saddam character now, and they’re going to hit him with all they’ve got.
Mark my words. » Smoke (1995)
Un défaut que je trouve à ce film est qu’il m’a fallu les 25 premières minutes pour entrer dans l’histoire. La réalisation est impeccable mais le script est un peu lourd au début. Auster –dont c’est le premier scénario réalisé– s’égare malheureusement par moment à coup de monologues ou de dialogues poussifs là où son talent habituel est justement de décrire simplement un quotidien, des scènes de vies, un quartier, ses habitants et leurs errances, …
Ce n’est là cependant qu’un petit reproche tant le scénario, justement, est bon et le découpage excellent. Auster, dont c’est la force, jongle aussi facilement à l’écran qu’à l’écrit entre profondeur et banalité, entre abstraction et surperficialité.
En bref : encore un film lent, encore un film que vous adorerez sans vous forcer, encore un film bien joué, … Un film tellement bien construit que sans twist ending et sans donner les clés du film, les 10 dernières minutes sont 10 minutes de pure extase.
Et si, nerveux, vous vous ennuyez les 25 premières minutes à chercher de l’action, suivez le conseil fort à propos que donne Auggie à Paul : « You’ll never get it if you don’t slow down, my friend. »
PS : Tiens, j’étais sur le point d’omettre un truc important en écrivant cette critique de Smoke : ce film a gagné le MTV Movie Award 1996 du Best Sandwich in a Movie. Trou story, mec.
PPS : Si vous avez aimé ce film, ne passez pas à côté de Brooklyn Boogie (aka Blue in the Face), réalisé par les deux mêmes que Smoke dans les semaines qui suivirent le tournage de ce dernier, avec les mêmes acteurs dans les mêmes rôles (et plus encore !). Ce n’est en aucun cas la suite de Smoke ou Smoke II, mais un film très spontané reprenant les personnages que Smoke.
Réalisateur :
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Acteurs :
Durée : 01:52:00
Étiquettes : 1990-1999, Best Sandwich in a Movie, film dont le titre québécois est ridicule, Forest Whitaker, nyc, Paul Auster, Wayne Wang
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