le 20/08/2011 par ivan
Il y a dû y avoir une forme de catastrophe, naturelle ou plus probablement humaine. On ne sait pas laquelle, on ne sait pas pourquoi, comment, ni quand. Ce n’est pas important. Ce qui est important, c’est qu’il y a deux personnes, the boy et the man, qui marchent sur la route — là aussi, on ignore laquelle, ça devait être une intersate quand les États Unis existaient encore. Ils progressent vers le Sud, fuyant le froid. Un épais nuage empêche depuis plusieurs années la chaleur et la lumière du soleil de parvenir jusqu’au sol, le monde est bien différent de celui des souvenirs de l’homme, mais le garçon, lui, n’a connu que ça.
Vous aurez compris l’ambiance dans laquelle on est jeté dès les premières pages du roman : grise, silencieuse, hostile. The Road est dystopique, mais ne fonctionne pas comme les classiques du genre. Il n’est pas question du système totalitaire de 1984 ou de la société trop parfaite de Brave New World. Loin de là.
Des faits, juste des faits, exposés sans censure ni embellissement, un style minimaliste qui rend l’atrocité d’un monde détruit et dépeuplé insoutenablement réelle. Quelque fois un souvenir d’avant la catastrophe, mais qui fait pâle figure. Et surtout des dialogues extrêmement épurés qui mettent en évidence la manière banale, et d’autant plus dérangeante, que les personnages ont d’accepter leur environnement.
The Road est un bouquin fabuleusement puissant. Je suis impressionné par la capacité de McCarty à rendre compte aussi efficacement d’une ambiance qu‘il invente — je le précise parce qu’il faut parfois un effort conscient pour se rappeler que c’est de la fiction. Une scène en particulier, vous le saurez en lisant le livre, est insoutenable.
Bouleversant.
The Road a reçu le prix Pulitzer de la fiction en 2007.
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Un livre sacrément percutant! loin de s’attarder sur ce à quoi on pourrait s’attendre d’une histoire post-apocalyptique, l’auteur met avant tout l’accent sur les relations humaines, complétement mises à nues, brutes, dans ce monde qui a perdu toute superficialité. Il n’y a rien plus rien pour se distraire de l’essentiel. J’ai adoré.