Critique du film
Blue in the Face (1995)

le 20/09/2011 par ivan

« Everybody has to grow old. What difference does it make where it happens ? » – Auggie

Lou Reed, si si.

Blue in the Face, de Wayne Wang et Paul Auster.

Smoke, dont Victor postait une critique il y a un peu plus d’une semaine, est un film réellement fabuleux. Je voulais le soumettre moi-même au peupl, mais j’ai été pris de court. Qu’à cela ne tienne : il y a Blue in the Face, a.k.a. Brooklyn Boogie (qui est en fait le titre français – en anglais, allez comprendre).

Il s’agit d’un o.v.n.i. en termes de production. Vraisemblablement, le tournage de Smoke s’est relativement bien passé, à la fin de celui-ci toute l’équipe avait un peu de temps à tuer. Que peut-on bien faire dans ce genre de cas ? Demander un peu plus d’argent à la Miramax et tourner un deuxième film en quelques jours seulement ? C’est l’idée qui est venue aux réalisateurs, et si cela peut sembler risqué, le résultat est tout bonnement génial.

Evidemment, dans de telles conditions, il n’y a pas suffisamment de temps pour rédiger un scénario complet. Et ça se sent, mais en bien. Le film est une succession de dialogues improvisés, certains tout à fait remarquables, certains vraiment drôles, certains carrément poignants. Il y a Jim Jarmusch qui essaye d’arrêter de fumer, Lou Reed qui explique qu’au contraire, fumer c’est une bonne manière de ne pas boire, Madonna qui délivre un télégramme chanté, et bien d’autres. Auggie (Harvey Keitel), le vendeur de tabac autour duquel tout gravite, essaye de faire tenir tout ça ensemble au début du film :

« Last summer there was a strech of a couple of weeks when everywhere I turned everyone seemed to be going nuts. I mean, it’s crazy enough living in Brooklyn in the first place, but so many weird little things kept popping up at once, they all kind of got scramled together in my head. I doubt that any of it makes sense anymore, but, this is how I remember it. »

Ca pourrait sembler facile, a priori, de cacher l’absence de structure de son film derrière la mémoire peu fiable d’un de ses personnages. La vérité, c’est que ça ne dérange absolument pas. Si vous cherchez une intrigue, un drame, du suspense, passez votre chemin. Mais si en revanche vous avez envie de vous laisser charmer par un tableau un peu confus, et peut-être par-là même plus approprié au final, de Brooklyn, Blue in the Face est pour vous.

Et pour terminer, juste un peu de trivia : le titre vient de ce que les acteurs devaient improviser des dialogues jusqu’à ce que leurs visages deviennent… …bleus. Sympa, comme concept.

 

Blue in the Face (1995) : Fiche technique

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Durée : 01:23:00

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