le 17/09/2011 par benoît
Oasis est l’histoire dure et poétique d’un refuge, inespéré d’abord, bien vite rendu impossible ensuite par une société intraitable, bloquée sur les apparences. Un refuge éphémère, mais pas illusoire, pour quiconque croit à la relation entre Jong-Du, handicapé mental léger collé aux emmerdes, et Gong-Ju, infirme moteur-cérébrale condamnée à la réclusion, forcément tous deux fortement marginalisés, à commencer par leurs familles, convenablement déshonorées et attristées. C’est vite fait d’être attristé et de dévaluer, ceux de l’autre côté souvent aspirent au contraire à la joie et à avoir leur place. Autant de sincérité de leur part donne à voir un film d’espoir, chalheureux mais ô combien difficile, avec comme symbole l’oasis.
Voilà pour le cadre. De l’autre côté, le portrait des personnages ainsi que leur jeu à l’écran sont très crédibles et ne forcent jamais une émotion qui, bien que typiquement contenue, est pourtant parfois torrentielle. Il n’y a sûrement pas de rôle plus difficile que celui de l’handicap, mais du côté de la performance, le film peut je crois se reposer sur ses deux oreilles.
En plus de son épaisseur humaine, émotionelle, qui s’amoncelle sans qu’on s’en aperçoive, le film englobe avec intelligence bien plus que l’amour, représentant un environnement social exigeant dont l’intensité de la relation entre Jong-Du et Gong-Ju dépend bien sûr. Leur histoire sert du coup également de critique d’une société aveugle et injuste qui pourrait bien être celle qui souffre en réalité de paralysie et d’attardement. Ces thématiques typiques du cinema coréen actuel sont là, mais pas de doute, c’est d’abord un film bouleversant. Il aboutit sur une fin ouverte, subtile, qui achève définitivement la transformation du spectateur en chewing gum.
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Durée : 02:12:00
Étiquettes : 2000-2009, Lee Chang-Dong, romance
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