le 17/08/2011 par lorrain
Pourquoi parler du premier album de Grinderman alors qu’un deuxième est sorti en 2010, alors que du foutre a coulé sous les ponts, alors que le « garage rock » a changé quarante-trois fois de visage (si, si, précisément) ? Ben, chais pas, parce qu’il est bien… Et aussi pour que ceux qui ne connaissent pas encore ce projet de Nick Cave commencent par le début–un début plus à portée que les débuts de Nick Cave and the Bad Seeds dans les 80’s, même si les membres de Grinderman sont des mauvaises graines recyclées… Donc cet album, Grinderman, premier du groupe éponyme, s’aborde facilement, comme quelque chose de nouveau, et c’est du pur plaisir.
L’entrée en matière est surprenante, des mots bizarres qui vous sont jetés à la gueule; un truc un peu surréaliste, un peu sectaire, très speaker’s corner. Puis le chœur des trois autres zicos reprend les paroles du gourou Nick Cave : « Get it on »… et c’est parti! (Plutôt mieux que les T.Rex en ’71…) Et alors du son te rentre dans les esgourdes, c’est saturé, c’est gras, c’est râpeux mais ça coule tout seul, enfin c’est du rock ! Le deuxième morceau, « No Pussy Blues », utilise aussi la répétition, comme un vieux blues, avec une voix parlée posée sur une ligne de basse obsédante. Et ça monte jusqu’à la transe…
Changement diamétral avec la troisième track, un chef-d’oeuvre… « Electric Alice », un titre qui t’envoie sans escale sur la planète des Tom Waits et des Lewis Carroll, des cordes que tu sais pas ce que c’est mais que ça sonne, un orgue électrique, des sons tournants et dissonants… Comme un rêve, « Electric Alice » condense en trois infinies minutes un sentiment de dépaysement et de plein d’autres choses que t’as oubliées ou que tu peux pas exprimer quand t’en sors.
Bon et ça continue, je vais pas vous gaver sur chaque morceau, mais sachez quand même que la piste quatre, chanson éponyme de l’album éponyme, quand même! reprend elle aussi un culte de la répétition, avec une ambiance assez bluesy et plutôt dark, au point que quand entre la guitare électrique, on pourrait croire que Nick Cave a trop regardé Dead Man et qu’il a fini par voir copuler Neil Young et Iggy Pop. Après j’arrête mais la cinquième piste, c’est pour moi la deuxième saillie de cet album. À croire que les orgues électriques me font vraiment de l’effet… peut-être. Sur un fond 8/4 bien balancé et une rythmique rock un peu punk, Cave balance une histoire d’amour sale. Ça envoie! Bon et je peux pas m’empêcher de dire que le huitième morceau il drive de son grand-oncle !
Étiquettes : 2000-2009, Grinderman, Nick Cave
© 2024 blog du peupl
Je suis particulièrement fan d’Electric Alice!
quel défi de chroniquer Grinderman ! ya tant de choses à dire, mais comment pour que ça garde un sens aussi insensé que cette musique ? Ben woualà que c’est fait ! juste et pas sérieux, sensible et pas sensé, gronique gulturelle sans pédanterie. tiens ! un autre défi cui-là…