le 24/08/2011 par victor
« It’s Andy Warhol meets Ansel Adams meets »Blair Witch » meets Beckett, and though the film flirts with testing your patience on purpose, those who give it a chance may get hooked — especially by the haunting finale. » ~Owen Gleiberman (critique américain) à propos de Gerry.
Premier film de la « Death Trilogy » (Gerry/Elephant/Last Days) de Gus Van Sant, Gerry sort en 2002.
Précédé de Finding Forrester et Good Will Hunting, tous deux des films à gros budget et gros succès commerciaux, ce film marque clairement la volonté de Van Sant de revenir au cinéma d’auteur. Et pour le coup on est servi : plus que cinéma indépendant ou d’auteur, on a là un film expérimental. Bien que réalisé par Gus Van Sant, il s’agit presque d’une oeuvre collective : co-écrit par Van Sant, Matt Damon et Casey Affleck (les deux seuls acteurs du film) et monté par ce même trio.
L’histoire est simple : Deux meilleurs amis (qui s’appellent mutuellement « Gerry » comme d’autres s’appellent affectueusement « couillon ») partent faire une promenade dans le désert, et constatent rapidement qu’ils se sont perdus.
L’ouverture du film, un long (2’24 ») travelling panoramique suivant la voiture des deux « héros » suffit à définir la cinématographie du film entier : paysages sublimes (parfaitement rendus par le format large anamorphosé, dieu que c’est moche en français), grands travelling coupés par de longs plans fixes. 100 minutes de film, 100 plans, pas besoin d’être un génie pour constater qu’en moyenne un plan fait 60 secondes (pour comparaison, la longueur moyenne d’un plan est généralement entre 5 et 10 secondes).
Une des forces de ce film est sa narration, qui est presque uniquement visuelle. Les quelques dialogues sont laconiques et souvent aussi incompréhensibles que le serait pour un observateur extérieur un échantillon d’une minute de conversation de deux très proches amis.
Comme tout film minimaliste de Kiarostami ou Antonioni, ce n’est évidemment pas le genre de film que je recommanderais à n’importe qui. Mais ceux qui savent apprécier les films lents et les belles images, ceux qui ne consomment pas les films dans le sens où ils ne les regardent pas passivement mais activement, et donc ceux qui interrogent le film qu’ils regardent, ceux-ci ne devraient pas passer à côté d’un film aussi splendide, cruel, et surtout, vrai.
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Durée : 01:43:00
Étiquettes : 2000-2009, Death Trilogy, Gus Van Sant
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Les plans sont effectivement très longs mais ils sont aussi faciles à regarder: pour peu qu’on soit ouvert au format, c’est un film dur à détester. Après, perso c’est sans doute pas le film qui a changé ma vie.